28/03/2016

Michelin veut devenir l’Amazon du pneu

Business model

Que Michelin vende son nouveau pneu Pilot Sport 4 en ligne, rien de surprenant. Mais qu’il le vende uniquement sur Internet, dans le cadre d’une boutique éphémère et qu’il propose un rendez-vous pour la livraison et la pose avec un distributeur partenaire est beaucoup plus surprenant.

Michelin passe à l’offensive sur Internet en s’inspirant de ses concurrents digital natives. Son PDG Jean-Dominique Senard l’a déjà dit : il ne veut pas voir arriver sur son marché un « Amazon de la vente de pneus » à prix cassés. Après le rachat de Blackcircles, numéro un de la vente de pneus sur internet au Royaume Uni, les prises de participations dans les sites Allopneus ou Popgom, l’entreprise française veut reprendre la main sur un marché du pneu dont les prix sont tirés vers le bas et où le parcours d’achat du client doit proposer les meilleurs tarifs. Rien de mieux alors que le numérique pour mettre en place cette stratégie de rupture et bâtir un nouveau business model de la vente de pneus.






27/03/2016

Groupement belge

Un label pour garantir la qualité des ingrédients alimentaires belges






Encore un produit de niche sur le marché belge. Le groupement d'intérêt économique Belgian Health Ingredients Group (BHIG) a annoncé mardi la création d'un nouveau label qui sera décerné aux PME faisant partie du groupement, et qui garantira l'excellence de leurs ingrédients alimentaires d'origine naturelle, avec des impacts bénéfiques sur la santé prouvés de manière scientifique.

Ce label, baptisé BHIG Expertise et soutenu par le pôle WagrAlim, sera attribué par un comité scientifique indépendant rassemblant des représentants du monde académique et du monde industriel de Wallonie, de Flandre et de France. Il s'agit d'un label qui sera utilisé principalement en business to business, donc par ces entreprises vis-à-vis de leurs clients industriels, permettant à ceux-ci de sélectionner des ingrédients santé sur base d'une information transparente et rationnelle.

Il s'agit de répondre aux pressions des pouvoirs publics qui lancent des programmes de prévention mais aussi à la demande des consommateurs qui donnent la préférence aux produits bénéfiques pour leur santé.

Les entreprises regroupées au sein du BHIG collaborent pour décrocher des marchés, notamment à l'international, en proposant des solutions qui combinent leurs ingrédients respectifs. Ce qui a permis par exemple de produire une boisson contenant des polyphénols (donc à forte teneur en antioxydants) avec un goût agréable de fruit rouge, ou encore des jaune d'œufs de poule riches en oméga 3 et donc conseillés pour améliorer les fonctions cardiaques et cognitives.

26/03/2016

Pékin face au dilemme de la productivité

L’industrie, dont la rentabilité s’est effondrée, plombe la croissance chinoise. Seule solution pérenne : réformer le secteur en profondeur. Mais avec un risque de taille : faire exploser le chômage. 


La croissance réelle de la Chine est en deçà des chiffres officiels. Depuis 2014, l’écart se creuse. Au lieu des 6,9 % annoncés, en 2015, elle atteindra tout juste 4 %, et, en 2016, environ 5 %. Ce qui, pour un pays de la taille de la Chine, n’est pas négligeable... Mais ce qu’il est plus intéressant d’analyser, c’est la structure de cette croissance. Globalement, la locomotive, en Chine, ce sont les services, qui représentent 45 % du PIB. Depuis quelques années, ils enregistrent une croissance régulière et peu cyclique de l’ordre de 7 % par an, soutenus par un autre moteur : la consommation. Les ménages
chinois consomment de plus en plus de tourisme, de loisirs...
D’autres pans de l’économie vont assez bien, ou mieux, comme la construction, qui se redresse. Les transports et les infrastructures, les secteurs de l’eau et du gaz eux aussi se portent bien, car Pékin a lancé un gigantesque programme d’investissement public.

En revanche, le désastre absolu, c’est l’industrie traditionnelle, qui souffre d’une baisse des prix drastique (6 % sur un an) et de surcapacités dans tous les secteurs (ciment, acier, aluminium, électronique, machines-outils...), tous hormis l’automobile, qui continue d’être prospère. Conséquence, la rentabilité des industriels s’effondre, entraînant une sortie massive de capitaux,
d’environ 2 000 milliards de dollars par an, soit 170 milliards par mois, ou 20 % du PIB! Une situation qui ne peut pas s’éterniser, même si les réserves sont énormes (3 100 milliards de dollars) et que les sorties auraient dû faire effondrer le yuan, qui, en fait, ne s’est déprécié que de10% en deux ans.

Face à cette situation, quelle stratégie de politique économique la Chine doit- elle suivre? Elle a le choix entre une solution de facilité – et de court terme – qui serait de déprécier très fortement le taux de change pour booster les exportations, ou une solution plus dure, qui serait de réformer profondément l’industrie de façon à rétablir la compétitivité et la rentabilité du capital. Le problème, c’est que le secteur industriel est essentiellement constitué d’entreprises d’Etat, dont une des missions est d’assurer le plein emploi. La productivité y a baissé de 20 % depuis 2012, car elles emploient énormément de salariés peu productifs. Si Pékin se décidait enfin à moderniser ces entreprises d’Etat, cela entraînerait un énorme problème de chômage, sachant que l’industrie fournit 100 millions d’emplois et qu’une augmentation de 20 % de la productivité mettrait 20 millions d’employés à la rue, largement assez pour mettre en danger le Parti communiste chinois. Pour l’instant, Pékin n’a choisi ni l’une ni l’autre de ces solutions. Mais cette situation n’est, à terme, pas tenable.

24/03/2016

Lockheed Martin F-35 Lightning II

Lobbying

Chez nous en Belgique les lobbyistes américains sont a l'oeuvre depuis longtemps dans les commissions au parlement pour promouvoir leurs avions F-35. Pour cela tous les moyens sont bons, identifier a la source ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Certains parlementaires belges se sont déjà manifestés dans la presse pour mettre en avant cet avion F35 et pour dire au gouvernement que c'est le seul polyvalent.
Mais pour gagner le coeur des citoyens, les lobbyistes du constructeur Northrop Grumman, Lockheed Martin et BAE systems ont recours aux mot-clés dans google pour proposé de s'inscrire en ligne sans le but d'avoir une interaction avec un pilote du F-35. Nous avions donc un RV ce mardi pour parler au pilote de l'avion, mais suite aux attentats tous est annulés ..

Je rappelle que la Belgique est en faillite économique et que le financement du budget de l'état n’est pas complet a ce jour. Et puis comme nous sommes en Europe et qu'il existe des avions moins chers et si pas meilleurs que le F-35, je me demande pourquoi certain s'ingénue a nous fourré un morceau de métal qui vient d'ailleurs. Puis il faut rappeler que dans les années 2000, la Belgique et d'autres pays européens ont déjà versé des millions dans ce programme qui n’est toujours pas fini à ce jour ...


F35



Joignez-vous à cette discussion passionnante avec les pilotes F-35 Lightning II. L'avion expérimentés qui est un chasseur de 5e génération qui fournit la furtivité avancée et  une conscience de la situation sans précédent. Le F-35 est un progrès technologique dans la capacité de la puissance aérienne des forces armées à travers le monde - et il est essentiel à la sécurité internationale.
Entendre les perspectives des pilotes de première main, et leur poser des questions sur ce qu'il est vraiment, comment vole le F-35 et comment il se compare à d'autres aéronefs. Ne manquez pas cette conversation unique et perspicace!

23/03/2016

Les banques européennes baissent pavillon


Les banques d’investissement américaines pourraient ravir en 2016 la première place du marché européen, selon l’institut Bruegel.


Face à la concurrence américaine, les banques de marché européennes décrochent.
Selon l’institut Bruegel, pour la première fois en 2016, en Europe, « les banques d’investissement américaines pourraient prendre la première place du podium en termes de part de marché, face à leurs concurrentes européennes. » Ce think tank qui est basé à Bruxelles et présidé par Jean-Claude Trichet, relève dans une note publiée le 6 mars que Deutsche Bank, Barclays et autres BNP Paribas sont descendus en dix ans de 55% de part de marché à 46% sur la zone EMEA (où l’Europe pèse 80 % des activités à côté du Moyen-Orient et de l’Afrique). Simultanément, les firmes de Wall Street (JP Morgan, Citigroup, Goldman Sachs...) ont grimpé de 37 à 44,6 %. Le constat est amer : les établisse- ments américains, fauteurs de troubles en 2008, sont les premiers à tirer parti de la réglementation imposée depuis cette crise... aux banques européennes. 

« Quand l’Europe légifère ou réglemente, elle poursuit l’objectif de sécuriser le système bancaire et, plus largement, économique, relève Marc Sabatier, associé chez Julhiet Sterwen. Même objectif pour les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, mais avec, en outre, la volonté de conforter l’assise économique et les positions concurrentielles de leurs acteurs bancaires et financiers. » Résultat : l’Europe, concentrée sur la nécessité d’interdire la création d’immenses banques systémiques, « laisse le champ libre aux banques américaines qui apparaissent comme les seuls acteurs paneuropéens », analyse Bruegel.

Frédéric Oudéa, patron de la Société générale et président de la Fédération bancaire européenne, ne cesse de mettre en garde contre cette perte de souveraineté économique. Que se passerait-il si New York décidait, en cas de nouvelle crise grecque, de ne plus risquer ses capitaux sur le Vieux Continent ?  « Les champions industriels européens auraient un sérieux désavantage compétitif s’ils ne pouvaient plus compter sur un accès aux capitaux alors que leurs concurrents américains et chinois, eux, le pourraient », relevait Frédéric Oudéa fin 2015.

« On ne peut relancer la compétitivité et l’emploi, en particulier en France, sans le rôle central de la finance, qui est une filière d’avenir, complète Edouard-François de Lencquesaing, délégué général de l’European Institute of Financial Regulation. Elle repose sur un écosystème, national et européen, qui doit permettre à ses acteurs de se projeter avec succès vers les marchés mondiaux. »

14/03/2016

Consultant

Rémunération 


Ceux qui critiquent les rémunérations octroyées aux dirigeants déplorent depuis longtemps le rôle joué par les consultants en rémunération – des professionnels payés pour aider à établir le juste salaire des PDG (souvent par étude comparative des concurrents du secteur) – ainsi que les divers autres composants des packages de rémunération (bonus, actions, avantages en nature). Selon certains, ces consultants auraient une bonne raison de gonfler leurs émoluments : plaire aux PDG qui achètent leurs services et aux dirigeants qui pourraient les retenir pour des missions plus lucratives. Pour plus de transparence sur ce sujet, la Securities and Exchange Commission américaine (SEC) a demandé aux entreprises, dès 2006, d’identifier tout consultant sollicité pour aider à déterminer les rémunérations.

Mais les consultants poussent-ils vraiment les entreprises à payer plus les PDG ?


Pour répondre à cette question, des chercheurs ont utilisé les données de la SEC pour comparer les pratiques de rémunération des entreprises qui ont recours à des consultants à celles des entreprises qui ne le font pas. Après avoir contrôlé des variables telles que la taille de l’entreprise, le secteur ou la date de nomination du PDG (récente ou non), ils ont découvert que, de 2006 à 2011, les firmes faisant appel à des consultants versaient un supplément de salaire variant de 18 à 51 %, et que ce montant augmentait en général au fil du temps. Ces entreprises offraient aussi davantage d’actions.
Mais cette corrélation ne signifie pas que les consultants poussent les firmes à payer plus. Aussi les chercheurs se sont penchés sur la façon dont les pratiques de rémunération avaient changé dans les
sociétés ayant commencé ou arrêté de faire appel à des consultants sur la période étudiée. Le résultat est surprenant : les niveaux de rémunération ne changeaient pas beaucoup quand les consultants entraient  en scène ou en sortaient.

Dès lors, comment expliquer la corrélation ? « L'étude est la première à montrer, affirment les chercheurs, que le lien entre le recours à des consultants et la rémunération des PDG est nourri par les entreprises qui paient bien et font appel à des consultants, plutôt que les consultants ne poussent à des augmentations de rémunération. »

10/03/2016

Fin de partie en mer du Nord

Pétrole



Petrole en mer du nord


Plus d’un tiers des 330 gisements britanniques de la mer du Nord pourraient fermer dans les cinq prochaines années.

En cause : la surproduction mondiale et la chute du prix du baril. Sur la plateforme Kittiwake, au large d’Aberdeen, les hommes s’inquiètent pour leur avenir.

Quand il arrive au travail, la première  chose que voit Stuart Fraser à travers la vitre de l’hélicoptère, c’est la flamme. Le pilote réduit progressivement les gaz et l’appareil se pose à bonne distance de la torchère qui fonctionne en perma- nence au sommet de la plateforme pétro- lière Kittiwake, en mer du Nord.

Agé de 47 ans, l’homme trapu au sourire facile est guidé hors de l’hélicoptère par le personnel de la plateforme. Il descend une volée de marches métalliques pour entrer dans les préfabriqués éclairés au néon où il habitera pendant trois semaines. Au cours de cette période, Stuart Fraser travaillera par tranches de douze heures sans aucun jour de repos. Il vivra à l’étroit avec 75 collègues, tous perchés au-dessus des kilomètres de tuyaux qui pompent quotidiennement plus de 10 000 barils de pétrole au fond de la mer.

Stuart Fraser fait partie des 31 000 personnes – en majorité des hommes – qui travaillent dans l’industrie pétrolière offshore du Royaume-Uni. Ce secteur, qui a fêté son quarantième anniversaire en 2015, a produit plus de 40 milliards de barils de pétrole et de gaz, et généré 330 milliards de livres [418 milliards d’euros] de recettes fiscales pour l’Etat britannique.

C’est aussi une industrie dont les jours sont comptés. Sur les 63 milliards de barils de pétrole qui peuvent être récupérés en mer du Nord, 43 milliards ont déjà été extraits. Atteindre les réserves restantes est complexe et coûteux – et cet or noir vaut aujourd’hui moins du tiers de son prix en 2013. Au cours des derniers mois, le prix du baril s’est effondré, passant de 115 dollars à l’été 2014 à 33 dollars – son prix le plus bas depuis 2005 [mi-janvier, il est même descendu sous la barre des 30 dollars].

“Est-ce la pire crise que j’ai connue dans cette industrie ?” interroge Stuart Fraser, un responsable des opérations qui travaille offshore depuis vingt-deux ans. “Il est déjà arrivé que le prix du baril ne dépasse pas 20 dollars, mais la tendance s’est vite inversée et les entreprises ont recommencé à investir peu après.”

Le démantèlement a déjà commencé. Sur les 330 gisements situés dans les eaux britanniques de la mer du Nord, plus d’un tiers risquent de fermer d’ici cinq ans, selon le cabinet d’analyse Wood Mackenzie, même si les cours remontaient, disons, à 85 dollars.

En fevrier 2015, Shell à annoncé le démantèlement du célèbre gisement Brent (qui a donné son nom à la référence internationale du prix du brut) dans le cadre d’un projet sur dix ans estimé à plusieurs milliards de dollars. La société commencera en 2016 à démanteler les structures en surface grâce à un cargo géant pouvant rapatrier plus de 100 000 tonnes d’acier sur la terre ferme. Les piliers et les fondations en béton – chacun de ces éléments pouvant peser l’équivalent de l’Empire State Building
– pourraient être abandonnés, ancrés pour toujours dans les fonds marins. Ce sera peut- être tout ce qu’il restera d’un site qui produisait autrefois 500 000 barils par jour.

En raison du coût phénoménal de l’opération, la fermeture d’une plateforme en eau profonde signifie qu’il est quasiment impossible de la rouvrir par la suite. Dans le secteur, beaucoup craignent que la chute des prix ne pousse à fermer prématurément des gisements où il reste des hydrocarbures, accélérant ainsi la disparition du site de production qu’est la mer du Nord.

“La mer du Nord traverse une période difficile”, admet, sous couvert d’anonymat, le directeur général d’un des plus grands producteurs britanniques (dans la communauté relativement restreinte du pétrole, il est mal vu de “critiquer l’industrie”). “La plupart des plateformes sont actuellement déficitaires.” Pour un autre dirigeant, qui n’a pas non plus souhaité être nommé, “c’est le début de la fin”.

Les revers que subit la mer du Nord sont le symptôme particulièrement aigu d’une tendance globale, dont les racines se trouvent bien loin du Nord-Est de l’Ecosse. L’industrie pétrolière a prospéré pendant un temps grâce à la demande accrue des économies émergentes comme la Chine, tandis que la production déclinait en Libye (déchirée par la guerre) et en Iran (touché par des sanctions) – le prix du baril a pu se maintenir autour de 110 dollars. Mais ces forces ont masqué deux facteurs structurels : le boom de la production américaine de pétrole de schiste et la baisse de la demande dans les pays occidentaux qui cherchent à s’affranchir des combustibles fossiles. A la mi-2014, lorsque la croissance économique des pays émergents s’est mise à ralentir, ces deux facteurs ont pris le dessus et ont fait dégringoler le prix du baril.

Cette chute a été accélérée par le refus de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui contrôle environ 40 % de la production mondiale, de limiter sa production. Le cartel, dont le membre le plus puissant est l’Arabie Saoudite, cherche ainsi probablement à faire sortir du marché ses concurrents dont les coûts d’exploitation sont élevés, comme les Etats-Unis. “Le marché pétrolier est victime d’une surproduction, explique Spencer Welch, de l’institut de recherche IHS. Il se rééquilibrera, mais cela prendra plus de temps que qui que ce soit ne le pensait.”

Cette stratégie de la corde raide commence à produire ses effets. Les capacités de stockage étant quasi saturées, plus de 100 millions de barils de pétrole patientent dans des tankers sur les mers du monde entier. Pendant ce temps, certaines des multinationales les plus rentables procèdent à des coupes claires. La compagnie britannique BP a perdu 2,2 milliards de dollars au dernier trimestre 2015 [et 6,5 milliards sur l’année entière]. Elle compte réduire ses coûts de fonctionnement annuels de 6 milliards de dollars et a annoncé en janvier la suppression de 4 000 emplois. Le groupe français Total réduira de 15 % les dépenses allouées aux projets pétroliers et gaziers au cours de l’année 2016.

Les sites de la mer du Nord sont les premiers à subir des restrictions, qui sont aussi les plus drastiques. Le coût d’extraction d’un baril y est le plus élevé au monde. Les coûts élevés de la main-d’œuvre, les règles strictes en matière de santé et de sécurité ainsi que la difficulté d’extraire le pétrole en eau profonde ont fait grimper le prix moyen d’extraction du baril à 17,80 livres [22,50 euros], selon l’organisation professionnelle Oil & Gas UK. Ce coût est de 16 livres [20,25 euros] au Danemark et de 3 livres [3,80 euros] en Egypte.

Tout cela se répercute sur les résultats des entreprises. Selon une analyse réalisée pour le Financial Times par Company Watch, qui évalue le risque financier encouru par les entreprises, la moitié des compagnies pétrolières et gazières implantées en mer du Nord accusent actuellement des pertes, pour un total de 6,4 milliards de livres [8,1 milliards d’euros] sur un an.

Rémunération


Sur la plateforme Kittiwake, ancrée à 160 kilomètres à l’est d’Aberdeen, Stuart Fraser ferme la lourde porte en métal renforcé des baraquements, étouffant le vacarme des vagues qui s’écrasent contre les piliers. “Les multinationales gagnent de l’argent ailleurs, dans les régions où les coûts sont plus bas, commente-t-il, installé dans son bureau dépouillé mais lumineux. Naturellement, c’est toujours l’ouvrier de base qui trinque, que ce soit à terre ou offshore.” En mer du Nord, l’ouvrier de base a toujours été bien payé – en 2014, le salaire moyen annuel était de 80 000 livres [101 370 euros], soit le triple de la moyenne nationale. Mais depuis fin 2015 les rémunérations ont été réduites, parfois de 25 %. 

Pour ceux qui travaillent encore offshore (plus de 5 500 personnes sur 36 000 ont perdu leur emploi au cours des deux dernières années), le plus dur n’est pas la baisse de salaire mais l’allongement du temps passé loin de leur famille. Le transport en hélicoptère est coûteux, c’est pourquoi les entreprises ont pris l’habitude de déployer les travailleurs par périodes de quelques semaines. Ces dernières années, quand le prix du pétrole était élevé, le rythme était de deux semaines en poste pour trois semaines à la maison. Maintenant, c’est trois semaines sur la plateforme et trois semaines de repos – un retour au système en vigueur aux débuts de l’industrie.

“Maintenant qu’on revient aux trois-trois, beaucoup d’hommes se demandent si le jeu en vaut la chandelle, explique Stuart Fraser. Ça ne concerne pas que nous. Si vous avez de jeunes enfants et que vous devez partir vingt et un jours d’affilée...” Il peine à trouver les mots justes. “C’est dur.


Une personne sur sept a perdu son emploi au cours des deux dernières années


Comme dans l’armée, la vie sur une plateforme pétrolière implique de longues périodes d’ennui ponctuées de fortes prises de risque. C’est peut-être pour cette raison que le secteur attire de nombreux anciens militaires. Des ingénieurs hautement qualifiés passent souvent la journée à installer ou à entretenir des équipements encombrants et coûteux – que ce soit les moteurs qui pompent le pétrole, les séparateurs qui enlèvent l’eau de mer ou les oléoducs qui transportent les hydrocarbures sur la côte. Plus bas dans la hiérarchie, d’autres employés sont chargés de tâches plus dangereuses, comme escalader des échafaudages pour des retouches de peinture ou vérifier, en étant suspendu dans un baudrier, des éléments inaccessibles de la structure.

Par beau temps, lorsque le soleil brille et que le paysage s’étend à perte de vue, ces hommes affirment qu’il n’y a pas de meilleur endroit où travailler. Mais quand il vente et qu’il pleut, c’est sans doute l’un des pires. Pour ceux qui travaillent de nuit et qui ne voient pas la lumière du jour pendant des semaines, il y a de quoi devenir fou.

D’autres passent l’essentiel de leur temps à l’intérieur, enfermés dans les préfabriqués où ils gèrent la paperasse administrative, contrôlent la sécurité ou s’entretiennent avec ceux qui sont à terre. Quelle que soit la mission, le plus grand défi reste souvent de s’occuper entre deux services. “On vit sur une structure qui fait la moitié d’un terrain de football, précise Stuart Fraser. Nous sommes une petite équipe et le soir, eh bien, il n’y a nulle part où aller”. “C’est comme une prison, sans barreaux et avec de la meilleure nourriture”, plaisante Steve Miller, 55 ans, le médecin de la plateforme. L’essentiel est de tromper l’ennui. Certains fréquentent les deux petites pièces dotées d’équipements sportifs – l’une d’elles a même un sauna. D’autres jouent au billard ou lisent les journaux. Beaucoup sont inscrits à un club d’investissement, où ils comparent les placements, même si c’est assez déprimant ces temps-ci pour quiconque a investi dans l’industrie pétrolière.

Un boulot si extrême peut entraîner des hauts et des bas violents. A 34 ans, David Oliver, spécialiste des systèmes chez ConocoPhillips, a travaillé sur plusieurs plateformes en mer du Nord. “Pendant les nuits glaciales, quand les installations sont malmenées par le vent, il est difficile d’oublier qu’on habite dans un préfabriqué sur pilotis, à proximité d’une dangereuse pompe d’hydro- carbures”, raconte-t-il.

“C’est comme une prison, sans barreaux et avec de la meilleure nourriture”


La nature routinière de la majorité des tâches masque le danger inhérent à l’ex-traction de pétrole et de gaz dans une mer déchaînée. En décembre 2015, un employé est mort quand une plateforme appartenant à une société chinoise et située au large de la Norvège a été frappée par une vague de 14 mètres qui a fait exploser les fenêtres des baraquements. A Kittiwake, nul ne peut oublier le danger : un navire, ancré à 800 mètres, est toujours prêt pour les évacuations d’urgence. Les pratiques ont changé à partir de 1988, quand la plateforme Piper Alpha, de la compagnie Occidental Petroleum, située au nord-est d’Aberdeen, a explosé à la suite d’une fuite de gaz, tuant 167 des 228 personnes qui s’y trouvaient. Depuis lors, même les incidents mineurs sont devenus rares. A Kittiwake, aucun accident ni aucune blessure n’a perturbé le travail depuis dix ans. Dans toute la mer du Nord, le nombre de fuites de pétrole et de gaz n’a jamais été aussi bas.
Certains s’inquiètent pourtant, car, à mesure qu’augmentent les difficultés financières, les entreprises économisent sur tout. Selon les chiffres collectés par Oil & Gas UK, le retard accumulé pour la main- tenance des “équipements essentiels à la sécurité” a quadruplé depuis 2009 – selon les estimations des entreprises elles-mêmes.

Les changements qui affectent les plateformes sont encore plus visibles à terre, en particulier à Aberdeen, autrefois une ville de pêcheurs qui est devenue l’un des principaux centres occidentaux de l’industrie pétrolière. Dans les années 1970 et 1980, quand la politique libérale de Margaret Thatcher stimulait la croissance à Londres, le Nord- Est de l’Ecosse pouvait lui aussi se targuer d’une belle réussite économique.

L’extraction de pétrole a commencé sur le littoral de la mer du Nord au XIXe siècle, sous l’impulsion de pionniers comme James Young, fondateur de l’une des premières raffineries d’hydrocarbures dans le centre de l’Ecosse. Mais l’exploration n’a commencé réellement qu’au milieu des années 1960, grâce aux progrès technologiques et à la division puis à la vente des fonds marins par le gouvernement britannique.

La découverte par BP d’un gigantesque gisement à l’est d’Aberdeen en 1970 – baptisé Forties, d’après la zone où il se trouve – a déclenché une ruée qu’Aberdeen n’avait pas anticipée. Des Texans ont soudain débarqué avec leurs Stetsons dans l’atmosphère grise et austère de la “ville de granit”, apportant un esprit de pionnier et la promesse de richesses inimaginables.

A Londres, le nouveau gouvernement conservateur en a récolté les fruits. En 1978, un an avant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, la production pétrolière en mer du Nord a rapporté 565 millions de livres de recettes fiscales. L’année suivante, 2,3 milliards de livres. Au total, pendant toutes les années où la Dame de fer a été en poste [de 1979 à 1990], l’industrie a fourni 67,3 mil- liards de livres à l’Etat.

Recettes fiscales. 


Ce boom a également profité à l’industrie britannique dans son ensemble, car il n’a plus été nécessaire d’importer à prix fort du pétrole. Mais, avec le déclin du secteur, le Royaume-Uni est redevenu en 2013 un importateur net de pétrole brut, pour la première fois depuis 1984 (quand les grèves des mineurs avaient entraîné des pénuries de charbon). Comme toutes les zones de production, Aberdeen a connu des périodes fastes et des récessions au gré des variations des cours mondiaux. Mais beaucoup de gens prévoient que la crise actuelle sera la plus longue. Le prix des chambres d’hôtel a chuté de 20 % depuis un an. Selon les chauffeurs de taxi – qui connaissent presque aussi bien les rapports financiers des compagnies pétrolières que le réseau routier d’Aberdeen –, les réservations sont en baisse et les rues sont bien moins souvent embouteillées. Le prix des logements, qui était supérieur à la moyenne britannique depuis quelques années, a diminué de 2,2 % entre le troisième trimestre de 2014 et la même période de 2015.

L’effondrement du cours du baril va avoir des conséquences pour le Royaume- Uni dans son ensemble, en termes d’approvisionnement énergétique mais aussi de finances publiques. L’Office for Budget Responsibility [OBR, l’équivalent de la Cour des comptes en France] a déjà revu radicalement à la baisse ses prévisions concernant les recettes pétrolières des prochaines années. En 2014 et 2015, le pétrole et le gaz de la mer du Nord ont rapporté 2,2 milliards de livres [2,8 milliards d’euros] au Trésor. La prévision de l’OBR pour les six années suivantes ne dépasse pas 900 millions de livres [1,14 milliard d’euros]. Dans le même temps, le Royaume-Uni traverse une période critique en matière d’approvisionnement en électricité. A mesure que le pays abandonne ses centrales au charbon, le gouvernement espère que le gaz sera une solution de remplacement moins polluante. Mais si le pays perd une source importante de gaz plus tôt que prévu, ces espoirs pourraient être déçus.

Faire une croix sur l’industrie pétrolière en mer du Nord revient toutefois à sous-estimer l’ingéniosité de ceux qui ont déjà réussi à allonger sa durée de vie au-delà de ce qui était prévu dans les années 1970. Les entreprises inventent de nouvelles techniques pour extraire du pétrole dans les failles les plus étroites et pour explorer des régions négligées jusqu’ici. Il ne faut pas non plus exclure une nouvelle grande découverte. En 2011, Lundin, une société d’exploration indépendante de taille moyenne, a découvert un gisement gigantesque, baptisé Johan Sverdrup, dans la partie norvégienne de la mer du Nord. Il pourrait contenir l’équivalent de trois milliards de barils. Le travail complexe de démantèlement pourrait aussi offrir des opportunités ; à mesure que de nouvelles plateformes sont mises hors-service, le Royaume-Uni pourrait valoriser ses compétences dans d’autres régions du monde. “Ceux qui sont âgés d’une vingtaine d’années auront assez de temps devant eux pour rembourser leur emprunt immobilier, constate Mal Hunter (62 ans, responsable des installations à Kittiwake). Mais qu’en est-il de la génération suivante ? Ils devront sans doute s’orienter vers autre chose.”


07/03/2016

Economie

La bulle du crédit est prête à éclater


Les marchés paniquent. Les économistes, les banquiers centraux, les responsables politiques et les barons de la finance ont beau savoir que les fondamentaux de l’économie ne justifient pas ces ventes à tout-va, les marchés s’en fichent.

Ce qui les effraie, ce sont les “inconnus connus” et les “inconnus inconnus” chers à Donald Rumsfeld [référence à la réponse célèbre du ministre américain de la Défense, interrogé en 2002 sur la présence d’armes de destruction massive en Irak]. Dans ce monde où personne ne comprend vraiment les risques, les gouvernements et les banques centrales sont à cours de munitions, et la peur s’autoalimente. Aucun investisseur ne veut être le dernier à lever le camp. Alors ils se ruent tous vers la sortie, en faisant s’écrouler la maison dans leur précipitation.

Il y a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Le monde semble plus dangereux que jamais. La dette globale est passée d’environ 100 000 milliards à 140 000 milliards de dollars entre 2007 et 2015. A peu près la moitié se concentre sur les marchés émergents, où, selon le Fonds monétaire international, 3 300 milliards de dollars de prêts ont été excessivement accordés au secteur privé.

Les compagnies pétrolières et minières sont les débitrices d’un quart de la dette totale contractée par les entreprises du monde développé, qui est souvent libellée en dollars. Depuis juin 2014, les cours du pétrole ont chuté de 70 % et les prix des matières premières de 45 %. Les recettes se sont effondrées, les monnaies aussi [contre le dollar], rendant ces dettes en dollars encore plus difficiles à honorer. Les pertes et les faillites sont inévitables. Et elles contamineront les pays avancés par le biais des marchés financiers. Personne ne peut prédire leur gravité, mais on parle déjà de crise au Brésil et en Turquie. Voilà pour les “inconnus connus”.

Mais c’est ce qui se produira ensuite qui fait vraiment peur aux traders. Les autorités politiques, et en particulier les banques centrales, ont transformé le monde depuis [la faillite de la banque] Lehman Brothers [en 2008]. La bulle formée par la dette des marchés émergents a été alimentée, notamment, par les tentatives d’injecter plus de crédits dans l’économie mondiale via des politiques d’assouplissement quantitatif et de baisses records des taux d’intérêt.

Banques de l’ombre

En essayant de stimuler la croissance, les banques centrales ont aussi fondamentalement changé la manière dont la dette est créée. Après le durcissement de la réglementation des banques, les activités de prêt se sont déplacées vers les “banques de l’ombre” – des gestionnaires de fortune et des fonds spéculatifs peu réglementés. “Depuis la crise, quasiment tout le crédit net provient du marché obligataire”, commente le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney.

Alors que le marché des obligations a augmenté de 60 %, pour atteindre 74 000 milliards de dollars, d’autres règles ont découragé les banques de jouer le rôle d'animateurs de marché, c’est-à-dire d’intermédiaire entre les acheteurs et les vendeurs. Résultat : les liquidités se sont asséchées. Si un fonds spéculatif veut vendre des actifs aujourd’hui, il aura bien de la peine à trouver preneur. En conséquence, les prix font les montagnes russes.

Dans ce monde où les taux d’intérêt sont bas, les banques de l’ombre font toutes la chasse aux actifs à haut rendement. Les fonds communs de placement détiennent par exemple 30 % du marché américain des obligations pourries, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. S’ils réclamaient en même temps le remboursement de leur argent, cela provoquerait une chute catastrophique des prix qui contaminerait les autres marchés.

Les banques centrales sont tellement inquiètes qu’elles parlent de jouer “les animateurs de marché en dernier ressort”. Ce serait une extension de leur rôle traditionnel de prêteur d’urgence à des banques en difficulté, qui impliquerait d’intégrer des actifs risqués comme les obligations pourries dans leur bilan, mettant ainsi l’argent des contribuables en péril.

Galop d’essai

Pour l’heure, cette possibilité reste théorique. Les banques centrales ne disposent pas des mécanismes nécessaires. En cas de nouvelle crise, et les traders pensent qu’il pourrait y en avoir une prochainement, elles devront improviser une politique à la va-vite, exactement comme en 2008.

N’oublions pas les banques traditionnelles. 

Les nouvelles règles mises en place afin de protéger les contribuables répartissent les pertes entre les détenteurs d’obligations (les marchés, encore une fois). La Deutsche Bank vient d’entrer dans l’œil du cyclone. Les dirigeants politiques laisse- ront-ils le géant allemand s’effondrer ? En comparaison, la faillite de Lehman Brothers aurait l’air d’un galop d’essai. Voilà pour les “inconnus inconnus”. 

Les banques centrales se sont mis une nouvelle idée en tête : le taux d’intérêt naturel est plus bas que jamais du fait des changements fondamentaux survenus dans l’économie mondiale. C’est un prétexte pour justifier des taux bas, voire négatifs, permanents. Il suffit de jeter un coup d’œil à ce qui se produit sur les marchés pour voir que le raisonnement ne tient pas et qu’il peut même s’avérer dangereux. Les taux d’intérêt négatifs compriment les marges des banques et les affaiblissent. Et peut-on vraiment dire d’un marché sur lequel les investisseurs payent pour prêter 6 500 milliards de dollars aux Etats qu’il est fonctionnel ?

La Banque des règlements internationaux [la banque des banques centrales] a peut- être une explication plus sensée. D’après elle, “les taux d’intérêt baissent à mesure que la dette gonfle”. Et en baissant toujours plus ces taux, les banques centrales renforcent “notre dépendance vis-à-vis d’un modèle de croissance alimentée par la dette, modèle qui est à l’origine de la crise”.

Ce ne sont pas les fondamentaux qui effraient les marchés. Ce dont ils ont peur, c’est que ce nouveau monde étrange créé par les banques centrales soit si fragile qu’un simple hoquet le fasse s’écrouler.



06/03/2016

Economie

Faut-il craindre un nouveau krach ?



Economie


Ralentissement de la croissance chinoise, effondrement du prix du pétrole, fragilité des banques, explosion de la dette mondiale... les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Mais le risque principal est peut-être que les investisseurs cèdent à la panique. Les lecteurs qui me connaissent savent que je ne suis généralement pas un puits d’optimisme.
Pourtant, à l’heure où les nuages semblent obscurcir les perspectives de l’économie mondiale, je me trouve beaucoup moins pessimiste que les marchés financiers. Leur morosité commence à déteindre sur la plupart des commentateurs et risque de provoquer une baisse de la confiance dans l’économie réelle qui pourrait à son tour produire le désastre que redoutent les marchés. Alors, cette inquiétude est- elle justifiée ?

Les marchés sont supposés porter sur l’avenir le regard froid et analytique de la rationalité, sans être la proie des émotions. C’est tout au moins ce que prétendent les manuels d’économie. Mais nous savons que les marchés succombent parfois à l’euphorie. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan parlait même de leur “exubérance irrationnelle”. Car c’est bien leur fiévreux emballement qui a provoqué la bulle Internet [à la fin des années 1990] et, quelques années plus tard, la crise des subprimes, lorsqu’ils ont cru que les produits dérivés et autres formes d’ingénierie financière pouvaient, comme par magie, faire disparaître le risque.

Désespoir irrationnel. Si les marchés peuvent faire preuve d’exubérance irrationnelle, ils peuvent certainement être également frappés par un désespoir irrationnel. C’est ainsi que j’analyse la situa- tion actuelle. Toutes les nouvelles sont interprétées comme des signaux négatifs. Ainsi, quand, le 11 février, la banque centrale suédoise a diminué son taux de refinancement dans l’espoir de stimuler l’économie, les marchés en ont déduit que cela devait aller vraiment mal. Même chose à chaque nouvelle chute des cours du pétrole.

Sur quoi se fonde ce pessimisme ? J’y vois une forme de réaction des marchés à leur incapacité à anticiper la crise financière et l’effondrement économique qui s’est ensuivi. Ils sont décidés à ne pas retomber dans le même piège.

Au-delà de l’analyse psychologique, je pense que la plupart des gens justifieraient ce pessimisme par les difficultés de la Chine. Celles-ci se résument pourtant à un simple ralentissement de la croissance, qui ne semble pas sur le point de se transformer en récession. Plusieurs indicateurs laissent penser que l’économie chinoise s’est stabilisée, même si son taux de croissance est bien inférieur à ce qu’il était il y a quelques années.

Outre la Chine, il y a bien sûr l’effondrement du prix du pétrole et des matières premières, qui affecte durement les pays et les entreprises producteurs. En principe, il devrait se traduire par une augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, mais celle-ci est trop dispersée pour avoir un fort impact. La chute des cours pétroliers pourrait en revanche mettre en péril de nombreuses entreprises, et même certains pays, et cette petite augmentation du revenu réel des ménages ne permettrait pas d’éviter une faillite ou un défaut de paiement. Cela dit, la faiblesse des prix du pétrole soutient la croissance de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni.

Un nouveau paramètre s’est récemment ajouté à l’équation : la faiblesse présumée des grandes banques. Elle s’expliquerait par trois facteurs : les taux d’intérêt négatifs, qui rogneraient leurs marges, une exposition aux pays et aux entreprises qui ont souffert de la chute des cours du pétrole et des matières premières et, plus généralement, le ralentissement de l’économie mondiale.

En réalité, si le système bancaire de plusieurs pays reste fragile, de nombreux progrès ont été faits depuis le dernier crash. Le volume des prêts bancaires et l’offre de monnaie ne témoignent pas d’une crise systémique. L’économie mondiale continue de croître à un rythme annuel de 2 à 3 %. Certes, c’est moins qu’avant la crise de 2008-2009. La demande globale n’a pas suffisamment augmenté pour ramener l’économie mondiale à la normale. Mais les raisons ne sont pas celles que l’on croit.

Perte de compétitivité. 

Le ralentissement de l’économie chinoise n’est qu’un facteur parmi d’autres, et certainement pas des plus importants pour le Royaume-Uni. Même si elles augmentent rapidement, les exportations britanniques à destination de la Chine restent minimes. Pour nous, l’Irlande est un marché plus important que la Chine.

En revanche, les problèmes de la zone euro – qui n’a toujours pas retrouvé son niveau de production d’avant la crise pèsent lourdement sur l’économie mondiale. Le PIB des Etats-Unis et celui du Royaume-Uni sont respectivement supérieurs de 10 % et 7 % à leur niveau d’avant la crise. Imaginez comment se porterait l’économie mondiale si la zone euro avait fait aussi bien qu'eux. Son taux de croissance a atteint 1,5 % l’an dernier, ce qui est pas mal pour la région. Mais il semble de nouveau fléchir. Nous connaissons tous les raisons de cette faiblesse. Les pays situés à la périphérie de la zone euro sont étranglés par une perte de compétitivité, un endettement excessif et la rigueur budgétaire, les dépenses demeurent insuffisantes en Allemagne et aux Pays-Bas, et la France connaît de graves problèmes structurels.

Les deux premières raisons sont des conséquences directes de l’euro. Il est désormais communément admis que la monnaie unique a été une catastrophe pour les économies européennes. Il n’est toutefois pas encore évident pour tout le monde que c’est aussi l’un des principaux freins à l’économie mondiale. Après tout, l’économie de la zone euro est plus importante que celle de la Chine. L’excédent de sa balance courante est également plus important [il témoigne davantage d’une demande interne atone que d’une progression des exportations]. Pourquoi si peu de gens attribuent-ils les maux de l’économie mondiale à la zone euro plutôt qu’à la Chine ?

Sachez simplement que les problèmes de la région ne semblent pas près d’être réglés. Finalement, je suis peut-être bien sur le point d’adhérer au club des pessimistes...

02/03/2016

BECI - Chambre de Commerce et Union des Entreprises de Bruxelles

Hub Transmission

Suite à la soirée du 23 février qui était nulle auquel j'ai participé, j'ai décidé d'écrire ce billet. La soirée devait être un espace pour nous montré que BECI a sélectionné un certain nombre d'entreprises intéressantes à vendre.

Si vous lisez ce billet, je porte à votre connaissance que ceux qui organisent ce genre d'évènement se sont révélé être des incompétents. Ils portent tous des costumes et sont rasés de près, mais dans leurs cerveaux il n'y a que du fromage blanc. 

En fin de soirée après le cirque du blabla, des remarques au sein du publique ont été portées connaissances a l'organisateur sur les points suivants que j'ai trouvé intéressant de décrire.

- Manque d'information sur la raison de la vente de l'entreprise
- Des chiffres fantaisistes dans les projections financières en terme de chiffre d'affaires
- Manque de transparence sur l'environnement
- Manque d'information sur la part de marché de l'entreprise
- Des codes NACe à Gogo qui ne veulent rien dire
- Manque d'information sur l'evolution de la société

Alors me dirait vous c'est quoi la finalité de tout ce temps perdu avec des amateurs ? Et bien c'est de vendre des services et toucher des frais en tant qu'intermédiaire sur votre dos. Durant la soirée ont nous a m'attraquer avec soit disant des services que BECI pouvait offrir au candidat repreneur, mais pour cela il faut payer .....

Voici le document que BECI nous a remis avec la liste des entreprises a transmettre ou a vendre, vous remarquerais qu'il n'y a aucun nom. Le nom est connu que des organisateurs qui se sont révélé être des moulins a parole qui brasse du vent. À quand des gens compétents qui font correctement leurs boulots, je m'interroge même sur les pseudo-experts au sein de BECI. Tous ces amateurs font fait froid dans le dos pour un acquéreur sincère qui veut reprendre une entreprise. Si vous êtes une personne intelligente, resté bien loin d'eux sinon vous aller devenir bête comme eux !


beci

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+32 2 643.78.36 – Erick Thiry Coordinateur Hub Transmission (eth@beci.be)